Lotus Cup UK Zolder 2012 – Compte rendu
Trois jours sont passés depuis la fin du weekend.
Participer c’est bien, gagner, c’est mieux. Nous n’avons pas gagné, ni même brillé, je suis donc un peu déçu. Passé ce petit gout amer du sur-lendemain, ou dans mes rêves les plus fous, j’imaginais étreindre avec mon co-équipier la coupe de la victoire, le bilan est malgré tout positif. J’écris ce post avec le sourire et vous livre ce qui pourrait être un premier bilan.
Nous partions avec quelques atouts et handicaps. Pour notre première course, nous choisissons l’option clé en main, via le team ES Motorsport, qui gère pas moins de 8 voitures de course en Elise Trophy et Lotus Cup UK.
ES Motorsport est le seul team qui nous offrait la possibilité de participer non seulement à Zolder, mais aussi aux 6 heures de Brands Hatch au mois de novembre, sur la même auto. Nous bénéficiions de leur expérience aussi bien en matière de soutien logistique, d’accompagnement stratégique, d’expérience en course mais aussi au niveau prépa de l’auto et « race procedures ». Plusieurs atouts indiscutables, Dave Carr et Phil ayant été absolument irréprochables sur l’ensemble du weekend. En revanche, choisir un team anglais impose une auto en conduite à droite. Notre 111R est fraiche, équipée d’un ABS, élément de sécurité que nous imaginions utile sur une course d’une heure ou l’aléa météo était bien présent, et à plus forte raison à Brands Hatch au mois de novembre… En revanche les câbles de boite sont neufs et durs, ajouté à cela la difficulté de nous habituer à la conduite à droite. Résultat, le track day du vendredi nous permet à peine de dégrossir l’auto et le circuit (nous n’y avions jamais roulé), et nous avons vraiment du mal à gérer le stick dans le feu de l’action. Les perfs de vendredi sont très décevantes, et nous sommes à 4 secondes pleines de la pole de l’an dernier, sur une auto similaire (111R) et à priori dans des conditions comparables. Par ailleurs Stéphane et moi ne partageons pas du tout la même position d’assise, or il n’y a pas de glissière sur un siège de course ! Il nous a fallu travailler sur un compromis acceptable, grâce à un empilage de mousse pour switcher d’un pilote à l’autre. Ce simple ajustement nous a pris une bonne heure et demie rendant le démarrage de nos sessions de roulage vraiment compliqué.
Samedi était un autre jour, cette fois les choses sérieuses peuvent commencer. La pression monte d’un cran. Finit les règles de bonne conduite façon track day, les séances d’essais sont là pour que chacun puisse faire ses réglages en condition de course. Bien sur on compte sur le bon sens de chacun, mais on n’est plus là pour la visite et se faire des politesses. Il s’agit de rouler, et de rouler VITE. Stéphane démarre vaillamment avec la toute première séance de la journée. Il a plu la nuit et la piste est grasse… Steph fait le job mais les temps régressent encore. Stéphane se débrouille comme un chef dans ces conditions pénibles, et lutte véritablement avec un levier de vitesse décidément capricieux. Notre lourde 111R se défend pas mal malgré tout dans ces conditions. J’enchaine sur la deuxième séance d’essais libres. La piste est pratiquement sèche, merci Steph ! Je parviens enfin à rentrer la 2, grâce à la modif de pédalier que j’avais demandé à faire la veille au soir. Je peux enfin faire un vrai talon pointe, ça aide. Les temps tombent de 2 secondes par rapport à la veille, dans les 1’53. Pas mal, mais toujours à deux secondes des meilleurs sur la même session. Session qualif ensuite ou je n’améliore pas mon temps, je stagne à 1’53’6, voici la vidéo. Stéphane améliore ses temps en Q2 également, mais pas mieux que moi pour le temps de référence.
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Nous avons fait un réel progrès malgré tout sur la journée, mais il y a toujours cette amertume de ne pas être au contact des plus rapides. La faute à la voiture ? La faute au pilote ? Et oui, ce n’est pas si simple de « claquer un temps » à la demande. Et c’est bien là l’essence même de ce que je cherchais à pouvoir maitriser, ce sur quoi je voulais travailler. Aller vite, je sais que je peux le faire. Je l’ai déjà fait. Mais aller vite, tout de suite, sur un circuit sur lequel nous n’avons jamais roulé, c’est une autre paire de manche. A la veille de la course, l’excitation monte véritablement d’un cran. Je veux y arriver, je veux être dans le coup.
Le jour de la course arrive. Je suis clairement ému (mélange de tension et d’excitation), stéphane aussi, mais nous sommes calmes. L’équipe est sereine, et nous avons toute la matinée pour faire les derniers petits préparatifs et ajustements. A 30 minutes du départ, je m’équipe et m’installe.
La procédure de départ débute. c’est parti pour le tour de formation. Je suis serein. Je suis loin de la tête de course, mais bien décidé à réussir mon départ. Tour 1 sous pace car, puis départ lancé au prochain passage de la ligne. Catastrophe. Départ totalement foiré, car je suis sur la ligne intérieure de la chicane qui précède la ligne droite des stands et je ne l’avais pas anticipé dans ma trajectoire. Je me fais immédiatement doubler par deux autos qui anticipent bien mieux le départ que moi. La suite, c’est vraiment ce qui a transcendé le week-end. Ce pourquoi j’étais venu. Passé l’émoi du tout premier instant, je me reprends et enfin, je conduis à la limite. Les temps descendent dès le deuxième tour, une fois l’auto en température. Au tour 3 je suis dans le rythme de la qualif, et j’améliore à chaque tour. je remonte inexorablement sur mes concurrents. Première bataille. Je passe au frein. Enorme. Deuxième bataille. Je passe sur une meilleure sortie de courbe, à l’arrache. Le pied. Troisième bataille avec une Exige que je passe dans le rapide. Jouissif. J’améliore en course de 2 secondes pleines mon temps qualif ! Bingo, ça marche. En course nous accrochons le 4ème meilleur temps du weekend en prod, et nous sommes plus rapide que certaines Exige Cup, sur une auto stock ou presque. Une vrai récompense, une vrai satisfaction. Nous parvenons également à faire un arrêt au stand quasi parfait, chronométrés en 3 minutes 3 secondes, soit un souffle de plus à peine par rapport au temps mini de 3 minutes qui nous est imposé. Stéphane lui aussi fera une belle moitié de course, et améliore aussi ses temps de plusieurs secondes. Malgré tout, le levier est décidément récalcitrant à passer les rapports sans accrocher, il ratera de nombreux passages de rapports. Au final nous sommes P8 en Prod et P19 au général sur 28 voitures classées. A deux tours de la tête… La vidéo des temps forts de la course est en cours de montage. Stay put…
julien111 View All
Gentleman driver.
Lotus 111.