Ferrari 458 Italia – Et les freins ?
La Ferrari 458 Italia frise le sans faute, mais le pistard que je suis reste face à une interrogation majeure, sur le setup concocté par les ingénieurs de Maranello. Alors voilà l’objet du débat : LE FREINAGE.
La Ferrari 458 Italia est une réussite. Une véritable voiture de sport, aux réelles capacités de GT. Elle est encensée depuis sa sortie par toute la presse automobile internationale. On ne compte plus les vidéos sur Youtube et les « fanpages » sur Facebook. Bref une icône pour tout Pistonhead qui se respecte. Dernièrement le truculent Chris Harris driftait joyeusement sur circuit avec une 458 Spider. Sa vidéo sur la chaine Drive mérite le détour, c’est ici.
Lorsque on me propose de prendre le volant d’une Ferrari 458 Italia dans la région de Nice ce weekend, mon sang ne fait qu’un tour. Après avoir vérifié que l’heureuse élue était bel et bien équipée d’un intérieur full carbon (sans quoi j’aurais évidemment refusé), j’accepte d’en prendre la charge et me réjouis déjà à l’idée de me lover dans cet écrin de luxe et d’exclusivité à l’italienne. La 458 en quelques chiffres :
- MOTEUR : V8
- CYLINDRÉE : 4499 CM3
- PNEU AV ET AR : 235/35 R20 Z ET 295/35 R20 Z
- PUISSANCE MAXI : 570 CH À 9000 TR/MIN
- COUPLE : 540 NM À 6000 TR/MIN
- BOÎTE SÉQUENTIELLE 7 VITESSES
- VITESSE MAXI : 325 KM/H
- ACCÉLÉRATION (0 À 100 KM/H) : 3.4 S
- POIDS À VIDE / EN CHARGE : 1380 KG / 1485 KG
La 458 Italia a de nombreuses qualités, et sa photogénie n’est pas pour déplaire le photographe amateur que je suis. Je profite d’ailleurs de ce billet, pour vous livrer quelques superbes clichés de ce bijou au sommet du Mont Agel, derrière Monaco, et ainsi ouvrir mon premier post en 2013… Impeccable pour un blog qui s’appelle Lotus 111. Bref.
Le Manettino dans sa position par défaut est le mode Sport. Ainsi, le traction control est dans son setup le plus restrictif, et les clapets de l’échappement restent fermés lorsque vous êtes sous 4000 tours ET le pied léger. En clair vous ne percerez pas les tympans de ces adorables enfants que vous croisez en ville et qui pourtant ne cessent de vous réclamer d’accélérer. Me voilà donc en parfait gentleman driver, crusant tout bras gauche dehors, sur la corniche entre Eze Village et Monaco la boite en automatique. Hummm mais que vois-je au loin ? Une horrible SLS AMG qui tente de s’enfuir au détour de quelques lacets… Quelques pressions sur la palette de gauche et me voilà partit en mode full attaque. Quelques beaux lacets rapides et je suis conquis par la rigidité incroyable du châssis, et du calibrage parfait de l’ESP et de l’E-DIFF. Dans ce mode Sport, je peux également activer le mode souple de la suspension pilotée, chose impossible en mode Race. L’équilibre est parfait, la motricité impossible à prendre en défaut, et les coupures de charges ne se font vraiment ressentir qu’en sortie d’épingle. Le toucher de route est presque au niveau de celui de mon Exige (faut pas non plus rêver), mais cette auto est une vraie GT sportive. Il est donc possible d’aller très très vite, puisque le comportement moteur à pleine charge n’est pas affecté et la pleine puissance est disponible. Vous voilà sur un bout de ligne droite, entre deux lacets, cette satanée SLS n’est plus bien loin. 400 mètres plus loin, soit largement assez pour avoir perdu 10 fois votre permis, cette superbe épingle à l’aveugle qui invite illico à appuyer très fort sur la pédale de gauche. Vous freins céramiques de 398mm à l’avant et 360 mm à l’arrière sont déjà à bonne température, vous plantez donc sans vergogne le gros freinage sans aucune arrière pensée…
Mais pourquoi diable la Ferrari 458 Italia ne freine pas ????
Cette voiture est capable d’une mise en vitesse digne de celle d’une arbalète, mais pourquoi avoir limité la puissance de freinage dans les deux modes par défaut, à savoir Sport et Glissant ? En effet, après avoir failli transformé ma sublime maitresse d’un weekend en planeur monégasque, je constate avec stupéfaction que le mode Sport bride la puissance de freinage. Je refais le test méthodiquement et c’est sans appel. Peu importe la pression que j’exerce sur la pédale de frein, je ne déclencherais JAMAIS l’ABS en mode Sport. C’est incompréhensible et frustrant, je sens que je ne suis pas au bout de ce que le grip me fournit.
C’est seulement en mode RACE, que la pleine puissance du freinage est rendue disponible, et que la 458 Italia freine comme une auto si rapide devrait toujours pouvoir le faire.
Si j’essaye d’oublier un instant les prétentions purement axées sur les performances de l’auto, telles que Ferrari positionne sa berlinette en tous cas, c’est d’un point de vue sécuritaire que je pose en premier lieu cette question. Pourquoi limiter la puissance de freinage sachant que l’auto est équipée d’un ABS ? A plus forte raison dans les modes de conduite utilisés la quasi totalité du temps ? Vous êtes sur l’autoroute et vous devez vous arrêtez en urgence. Vous passez en Race et ensuite vous appuyez sur le frein ?
C’était presque le sans faute, la copie parfaite. Soyons clair, je signe demain si on me propose de faire de la 458 ma régulière, car l’Italia est à l’heure actuelle la GT sportive la plus séduisante du marché à mes yeux. Une chose est sure, mon Manettino sera toujours en mode Race, et tant pis pour les tympans des passants… Sicurezza innanzitutto!
Messieurs Ferraristes, Scuderistes ou autres Challengistes, et Italiesques, vos commentaires seront tous les bienvenus. Merci pour vos éclaircissements.
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Gentleman driver.
Lotus 111.
Je ne pourrais répondre personnellement à cette question, mais connaissant le designer intérieur Bertrand Rapatel, un amis, un collègue je pourrais si tu le souhaites avoir plus d’avoir à ce sujet ou de manière plus générale sur cette fabuleuse 458 italia…à suivre
Attention au feeling, en SPORT la voiture est plus souple donc moins de chance de bloquer les roues qu’en RACE où l’auto est plus dure et sautille plus facilement sur route bosselée. Je n’ai pas noté de différence sur ma 458 entre les deux modes.
Merci pour ton commentaire. Pour avoir roulé plusieurs fois avec la 458 longtemps après avoir rédigé ce post, j’ai à chaque fois retrouvé cette sensation particulièrement désagréable de disparition du mordant à chaud. Cette fois même en mode Race, impossible de flirter avec un semblant de blocage de roue, pire, j’ai même presque perdu les freins en suivant sur route ouverte, une Impreza… Bon, l’Impreza était parfaitement dans son élément sur ces petites routes, quand la 458 l’était moins. Mais grosse frayeur quand au bout de 10min, sur un gros freinage… Je n’avais plus que 70%. Très bizarre. Car je n’ai pas « perdu » les freins comme sur une auto en freins acier ou la pédale va au fond, mais plus de mordant. La pédale restait dure, mais plus de puissance de freinage. Flippant. Et il s’agissait d’une autre 458, donc à priori pas une défaillance liée à la première auto que j’avais essayé.
J’ai eut cette sensation après avoir emmené loin les freins au Circuit du Castellet. Cette impression de mou permanent et d’absence de mordant. Pourtant toujours des freins dispo quelque soit la vitesse et le rythme, Il suffit de pousser la pédale un peu plus loin. Même quand je pensais que j’avais dépassé la limite de température. C’est vraiment un point pénible sur cette auto, ce feeling à la pédale
Mais tu vois ce qui m’étonne c’est que même en poussant comme un sourd sur la pédale pourtant toujours dure, cela n’y changeait rien. L’impression d’une déconnection entre la pedale physique et l’étrier de frein. Comme si la pedale n’était pas mécaniquement liée aux freins.
Exact je crois que c’est le bloc ABS qui fait sa salade au milieu malheureusement. Et je suis en durite Aviation, cela n’a rien changé du tout
Surement la raison pour laquelle les pistards (dont je fais partie) changent les freins de la 458 par un kit acier bien plus performant, à leurs dires.
surtout bien moins coûteux à l’usure ^^